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    AFFAIRE NERON: procès


    Duc Leto


    AFFAIRE NERON: procès - Page 3 Empty Re: AFFAIRE NERON: procès

    Message par Duc Leto Lun 17 Oct - 10:36

    Monsieur le Procureur,

    Tout d'abord, nos voeux de rétablissement à votre femme.
    Si vous avez besoin de temps supplémentaire à lui consacrer, nous comprendrions... Cette cour n'a de réalité qu'à Sainte Croix, votre femme est donc plus importante. Prenez pour elle tout le temps qu'il faudra...

    Pour les loges maçonniques, j'avoue être surpris qu'aucune de vos maisons ne se soit emparée du sujet. Mais si vous souhaitez nous donner une conférence sur le sujet, je pense qu'elle attirera du monde.

    Quant à l'élection dont vous parliez, je suis trés heureux du résultat, qui est celui que j'avais pronostiqué... Hollande a battu Aubry. Razz

    Pardonnez nous, Monsieur le Président, mais nos échanges sont parfois si vifs durant le procès, que je souhaitai rappeler à mon honorable contradicteur, l'amitié que j'ai pour lui et combien je l'apprécie...
    Jehol Konmael
    Jehol Konmael


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    AFFAIRE NERON: procès - Page 3 Empty Re: AFFAIRE NERON: procès

    Message par Jehol Konmael Lun 17 Oct - 12:47

    Merci Duc rien ne viendra assombrir l'amitié pas même un procès de l'histoire que nous offrons à la culture et dans lequel nous devons à l'honneur d'affronter des idées et en aucun cas deux hommes.

    Je puis reprendre le fil du procès si vous le voulez bien

    Monsieur le Président

    Depuis quelques jours nous fréquentons ensemble Néron. Pas assez pour être intime, c’est d’ailleurs le problème d’en faire une intime conviction. Mais assez pour voir en lui toutes les nuances qui vont de l’homme seulement au tyran tueur sans vergogne.

    Et nos témoins Tacites et Suétone, décriés par la défense qui me fait reproche d’avoir voulu limiter leur portée objective quand leurs mots la sert, n’ont pas toujours témoigné à charge.

    Ce sont eux qui rapportent que Néron fit son entrée au sénat disant "qu'il avait, pour bien gouverner, tout ce qu'il faut de conseils et d'exemples; que ni guerres civiles ni querelles domestiques n'avaient aigri sa jeunesse; qu'il n'apportait au rang suprême ni haine, ni offenses reçues, ni désir de vengeance …Ainsi, on ne le verrait point, juge de tous les procès, enfermer dans le secret du palais l'accusation et la défense, afin que le pouvoir de quelques hommes y triomphât sans obstacle. Ni la vénalité ni la brigue ne pénétreraient à sa cour; sa maison et l'État seraient deux choses distinctes; le sénat pouvait reprendre ses antiques fonctions, l'ltalie et les provinces du peuple romain s'adresser au tribunal des consuls: par eux, on aurait accès auprès des pères conscrits; lui, chargé des armées, leur réservait tous ses soins."

    L'indépendance du sénat parut dans plusieurs décisions: ainsi l'on défendit aux orateurs de faire acheter leurs services par des présents ou de l'argent; et les questeurs désignés furent dispensés de donner des combats de gladiateurs.

    Néron, consul pour la seconde fois, fit construire le vaste au Champ-de-Mars. Quatre cents sesterces par tête furent distribués au peuple à titre de largesse, et quarante millions furent portés au trésor public, pour assurer le crédit de l'empire. Un édit de César défendit aux magistrats et aux procurateurs de donner dans leurs provinces ni spectacles de gladiateurs, ni combats d'animaux, ni jeux d'aucune espèce. Sous le consulat de Néron comme les magistrats juraient sur les actes des princes, Néron défendit à son collègue de jurer sur les siens: modestie à laquelle le sénat prodigua les éloges, afin que ce jeune cœur, animé par la gloire qui s'attachait aux plus petites choses, s'élevât jusqu'aux grandes.

    Que n'en sut-il rester à ces biens pour son peuple

    Le pouvoir d'Agrippine fut ébranlé peu à peu par l'amour auquel son fils s'abandonna pour une affranchie nommée Acté, et l'ascendant que prirent deux jeunes et beaux favoris qu'il mit dans sa confidence, Othon, issu d'une famille consulaire, et Senecio, fils d'un affranchi du palais. Leur liaison avec le prince, ignorée d'abord, fut vainement combattue par sa mère.

    Agrippine, avec toute l'aigreur d'une femme offensée, se plaint qu'on lui donne une affranchie pour rivale, une esclave pour bru. Alors elles se conduit en provocatrice. Pendant les séances de conseil que Néron tient au palais Agrippine , à la faveur d'une porte dérobée, elle y assiste derrière un voile, qui l'empêchait d'être vue sans l'empêcher d'entendre. C’est ainsi qu’un jour que des ambassadeurs arméniens plaidaient devant Néron la cause de leur pays, elle se préparait à monter sur le tribunal de l'empereur et à siéger près de lui, si, bravant la crainte qui tenait les autres immobiles, Sénèque n'eût averti le prince d'aller au-devant de sa mère. Ainsi le respect filial servit de prétexte pour prévenir un déshonneur public.

    Elle éclate d’abord de plus en plus souvent en reproches puis elle change de système, et emploie pour armes les caresses: c'est son appartement, c'est le sein maternel, qu'elle offre. Ce changement ne fit pas illusion à Néron.
    D'ailleurs les plus intimes de ses amis voyaient le danger, et le conjuraient de se tenir en garde contre les pièges d'une femme toujours implacable. Néron choisit une robe et des pierreries qu'il envoya en présent à sa mère. Il n'avait rien épargné: il offrait les objets les plus beaux, et ces objets, que plus d'une femme avait désirés, il les offrait sans qu'on les demandât. Mais Agrippine s'écria: "que c'était moins l'enrichir d'une parure nouvelle que la priver de toutes les autres, et que son fils lui faisait sa part dans un héritage qu'il tenait d'elle tout entier." On ne manqua pas de répéter ce mot et de l'envenimer.

    Oui Monsieur le Président c'est avec une objectivité certaine que nos témoins démontrent peut-être à certains que l'attitude d'Agrippine peut apporter des circonstances atténuantes à son crime , comme si un enfant pouvait trouver dans les excès de sa mère une bonne raison de la tuer. Si c'était vrai où irions nous?

    Aucune libéralité n'apaisa en effet le courroux de la mère qui ramassa de l'argent de tous côtés, accueillant d'un air gracieux tribuns et centurions, honorant les noms illustres et les vertus que Rome possèdait encore, comme si elle cherchait un chef et des partisans. Néron, instruit de ses manœuvres, ordonna qu'elle fut privée des soldats germains qu'il y avait ajoutés par surcroît d'honneur. Puis pour éloigner d'elle la foule des courtisans, il sépara leurs deux maisons et transporta sa mère dans l'ancien palais d'Antonia. Lui-même n'y allait jamais .

    Cluvius rapporte qu'entraînée par l'ardeur de conserver le pouvoir, Agrippine en vint à ce point, qu'au milieu du jour, quand le vin et la bonne chère allumaient les sens de Néron, elle s'offrit plusieurs fois au jeune homme ivre, voluptueusement parée et prête à l'inceste.

    Néron évita donc de se trouver seul avec sa mère. Elle finit, en quelque lieu qu'elle fût, par lui peser tellement, qu'il résolut sa mort. Il n'hésitait plus que sur les moyens.

    Anicetus offrit son industrie: cet affranchi, qui commandait la flotte de Misène, avait élevé l'enfance de Néron, et haïssait Agrippine autant qu'il en était haï. Il montre "que l'on peut disposer un vaisseau de telle manière, qu'une partie détachée artificiellement en pleine mer la submerge à l'improviste. Rien de plus fertile en hasards que la mer: quand Agrippine aura péri dans un naufrage, quel homme assez injuste imputera au crime le tort des vents et des flots? Le prince donnera d'ailleurs à sa mémoire un temple, des autels, tous les honneurs où peut éclater la tendresse d'un fils."

    Cette invention fut goûtée, et les circonstances la favorisaient. L'empereur célébrait à Baïes les fêtes de Minerve; il y attire sa mère, à force de répéter qu'il faut souffrir l'humeur de ses parents, et apaiser les ressentiments de son cœur: discours calculés pour autoriser des bruits de réconciliation, qui seraient reçus d'Agrippine avec cette crédulité de la joie, si naturelle aux
    femmes

    Agrippine venait d'Antium; il alla au-devant d'elle le long du rivage, lui donna la main, l'embrassa et la conduisit à Baules; c'est le nom d'une maison de plaisance, située sur une pointe et baignée par la mer, entre le promontoire de Misène et le lac de Baïes. Un vaisseau plus orné que les autres attendait la mère du prince, comme si son fils eût voulu lui offrir encore cette distinction; car elle montait ordinairement une trirème, et se servait des rameurs de la flotte: enfin, un repas où on l'avait invitée donnait le moyen d'envelopper le crime dans les ombres de la nuit. Agrippine, avertie du complot et ne sachant si elle y devait croire, se rendit en litière à Baies. Là, les caresses de son fils dissipèrent ses craintes; il la combla de prévenances, la fit place, à table au-dessus de lui. Des entretiens variés, où Néron affecta tour à tour la familiarité du jeune âge et toute la gravité d'une confidence auguste, prolongèrent le festin. Il la reconduisit à son départ, couvrant de baisers ses yeux et son sein; soit qu'il voulût mettre le comble à sa dissimulation, soit que la vue d'une mère qui allait périr attendrit en ce dernier instant cette âme dénaturée.

    Une nuit brillante d'étoiles, et dont la paix s'unissait au calme de la mer, semblait préparée par les dieux pour mettre le crime dans toute son évidence.
    Le navire n'avait pas encore fait beaucoup de chemin. Avec Agrippine étaient deux personnes de sa cour, Crepereius Gallus et Acerronia. Le premier se tenait debout près du gouvernail; Acerronia, appuyée sur le pied du lit où reposait sa maîtresse, exaltait, avec l'effusion de la joie, le repentir du fils et le crédit recouvré par la mère. Tout à coup, à un signal donné, le plafond de la chambre s'écroule sous une charge énorme de plomb. Crepereius écrasé reste sans vie. Agrippine et Acerronia sont défendues par les côtés du lit qui s'élevaient au-dessus d'elles, et qui se trouvèrent assez forts pour résister au poids.
    Cependant le vaisseau tardait à s'ouvrir, parce que, dans le désordre général, ceux qui n'étaient pas du complot embarrassaient les autres. Il vint à l'esprit des rameurs de peser tous du même côté, et de submerger ainsi le navire. Mais, dans ce dessein formé subitement, le concert ne fut point assez prompt; et une partie, en faisant contrepoids, ménagea aux naufragés une chute plus douce. Acerronia eut l'imprudence de s'écrier "qu'elle était Agrippine, qu'on sauvât la mère du prince;" et elle fut tuée à coups de crocs, de rames, et des autres instruments qui tombaient sous la main. Agrippine, qui gardait le silence, fut moins remarquée, et reçut cependant une blessure à l'épaule. Après avoir nagé quelque temps, elle rencontra des barques qui la conduisirent dans le lac Lucrin, d'où elle se fit porter à sa maison de campagne.

    Là, rapprochant toutes les circonstances, et la lettre perfide, et tant d'honneurs prodigués pour une telle fin, et ce naufrage près du port, ce vaisseau qui, sans être battu par les vents ni poussé contre un écueil, s'était rompu par le haut comme un édifice qui s'écroule; songeant en même temps au meurtre d'Acerronia, et jetant les yeux sur sa propre blessure, elle comprit que le seul moyen d'échapper aux embûches était de ne pas les deviner. Elle envoya l'affranchi Agermus annoncer à son fils "que la bonté des dieux et la fortune de l'empereur l'avaient sauvée d'un grand péril; qu'elle le priait, tout effrayé qu'il pouvait être du danger de sa mère, de différer sa visite; qu'elle avait en ce moment besoin de repos." Cependant, avec une sécurité affectée, elle fait panser sa blessure et prend soin de son corps.
    Elle ordonne qu'on recherche le testament d'Acerronia, et qu'on mette le scellé sur ses biens: en cela seulement elle ne dissimulait pas.

    Néron attendait qu'on lui apprît le succès du complot, lorsqu'il reçut la nouvelle qu'Agrippine s'était sauvée avec une légère blessure, et n'avait couru que ce qu'il fallait de danger pour ne pouvoir en méconnaître l'auteur. Éperdu, hors de lui même, il croit déjà la voir accourir avide de vengeance. "Elle allait armer ses esclaves, soulever les soldats, ou bien se, jeter dans les bras du sénat et du peuple, et leur dénoncer son naufrage, sa blessure, le meurtre de ses amis: quel appui restait-il au prince, si Burrus et Sénèque ne se prononçaient?" Il les avait mandés dès le premier moment: on ignore si auparavant ils étaient instruits. Tous deux gardèrent un long silence, pour ne pas faire des remontrances vaines; ou peut-être croyaient-ils les choses arrivées à cette extrémité, que, si l'on ne prévenait Agrippine, Néron était perdu. Enfin Sénèque, pour seule initiative, regarda Burrus et lui demanda s'il fallait ordonner le meurtre aux gens de guerre. Burrus répondit "que les prétoriens, attachés à toute la maison des Césars, et pleins du souvenir de Germanicus, n'oseraient armer leurs bras contre sa fille. Qu'Anicetus achevât ce qu'il avait promis." Celui-ci se charge avec empressement de consommer le crime. À l'instant Néron s'écrie "que c'est en ce jour qu'il reçoit l'empire, et qu'il tient de son affranchi ce magnifique présent; qu'Anicet parte au plus vite et emmène avec lui des hommes dévoués." De son côté, apprenant que l'envoyé d'Agrippine, Agermus, demandait audience, il prépare aussitôt une scène accusatrice. Pendant qu'Agermus expose son message, il jette une épée entre les jambes de cet homme; ensuite il le fait garrotter comme un assassin pris en flagrant délit, afin de pouvoir feindre que sa mère avait attenté aux jours du prince, et que, honteuse de voir son crime découvert, elle s'en était punie par la mort.

    Cependant, au premier bruit du danger d'Agrippine, que l'on attribuait au hasard, chacun se précipite vers le rivage. Ceux-ci montent sur les digues; ceux-là se jettent dans des barques; d'autres s'avancent dans la mer, aussi loin qu'ils peuvent; quelques-uns tendent les mains. Toute la côte retentit de plaintes, de vœux, du bruit confus de mille questions diverses, de mille
    réponses incertaines. Une foule immense était accourue avec des flambeaux: enfin l'on sut Agrippine vivante, et déjà on se disposait à la féliciter, quand la vue d'une troupe armée et menaçante dissipa ce concours. Anicetus investit la maison, brise la porte, saisit les esclaves qu'il rencontre, et parvient à l'entrée de l'appartement.
    Il y trouva peu de monde; presque tous, à son approche, avaient fui épouvantés. Dans la chambre, il n'y avait qu'une faible lumière, une seule esclave, et Agrippine, de plus en plus inquiète de ne voir venir personne de chez son fils, pas même Agermus. La face des lieux subitement changée, cette solitude, ce tumulte soudain, tout lui présage le dernier des malheurs. Comme la suivante elle-même s'éloignait: "Et toi aussi, tu m'abandonnes," lui dit-elle: puis elle se retourne et voit Anicetus, accompagné du triérarque Herculeius et d'Obaritus, centurion de la flotte. Elle
    lui dit "que, s'il était envoyé pour la visiter, il pouvait annoncer qu'elle était remise; que, s'il venait pour un crime, elle en croyait son fils innocent; que le prince n'avait point commandé un parricide." Les assassins environnent son lit, et le triérarque lui décharge le premier un coup de bâton sur la tête. Le centurion tirait son glaive pour lui donner la mort. "Frappe ici," s'écria-t-elle en lui montrant son ventre.

    Voilà les faits sur lesquels on s'accorde. Elle fut brûlée la nuit même sans la moindre pompe; et, tant que Néron fut maître de l'empire, aucun tertre, aucune enceinte ne protégea sa cendre. Depuis, des serviteurs fidèles lui élevèrent un petit tombeau sur le chemin de Misène, prés de cette maison du dictateur César, qui, située à l'endroit le plus haut de la côte, domine au
    loin tout le golfe.

    Voilà Monsieur le Président, Messieurs les assesseurs comment Néron que certains osent dire « Saint » devint un "matricide", simple et joli mot qui veut tout simplement dire qu’il fit assassiner sa mère.
    Et on voudrait le réhabiliter pour lui offrir le ciel alors que cet homme ne mérite que l’enfer pour avoir tuer sa mère ?

    Je laisse à ce tribunal le soin de crier son horreur pour juger la cruauté tyrannique même si Agrippine était loin aussi d’être une sainte. C’est malgré tout son sein qui nourrit jadis son fils!

    Jehol du Pont de l’Aven
    Duc Leto
    Duc Leto


    AFFAIRE NERON: procès - Page 3 Empty Re: AFFAIRE NERON: procès

    Message par Duc Leto Lun 17 Oct - 18:38

    Monsieur le Président, Mesieurs les jurés,

    Je remercie Monsieur le Procureur pour sa description des événements, que je ne contesterai pas.
    Splendide histoire au demeurant que cette machination du bateau piégé. Nous ne sommes plus chez Tacite ou Suétone, mais chez Dumas narrant la descente du lit royal au sein des enfers dans le Vicomte de Bragelonne.

    Mon intervention sera donc assez courte.

    Monsieur le Procureur voudrait cependant émouvoir en chacun la pitié concernant la "victime". C'est oublier un peu rapidement à qui nous avons à faire.
    Agrippine n'a qu'une seule obsession : le pouvoir.

    Pour parvenir et garder ce pouvoir, tout est bon à la soeur de Calligula.
    Complot pour écarter Messaline la femme infidèle de l'Empereur Claude, pour écarter Aélia Paétina candidate aux épousailles, complot pour faire de son fils Néron l'héritier Impérial au dépend de Britannicus...
    Pour garder ce pouvoir, elle n'hésitera pas à faire assassiner son propre mari, par empoisonnement, avec un acharnement peu commun. D'abord au cours d'un repas durant lequel elle lui offre des champignons empoisonnés, puis, le poison ne faisant pas suffisament effet, elle lui fit gratter la gorge par Xénophon, son médecin personnel, à l'aide d'une plume empoisonnée elle aussi...
    Pour tenir Néron sous sa coupe, tout est bon.
    Le jeune empereur est entouré d'espion à sa solde, elle usera de la menace, puis de l'inceste...

    On est loin de la bonne maman, victime d'un fils ingrat... Néron n'est qu'un jouet entre ses mains. Mais un jouet qui prend conscience qu'il est l'Empereur, et que si Rome lui obéit, sa mère doit également obéïr.

    Agrippine ne le supporte pas. Elle recommence ses machinations... Elle s'en prend à la pauvre Actée, esclave, mais également maîtresse de Néron, qui lui restera fidèle jusque dans ses derniers instants.
    Cela, l'Emprereur ne peut le supporter, et il la fait éloigner de la cour.

    Mais Agrippine, fille de Germanicus, continue d'être un danger. Populaire parmi les soldats, elle continue de tisser ses toiles maléfiques...

    Alors Néron prend cette décision, que Monsieur le Procure appelle : assassinat. Et que j'appelle : exécution.

    Toutes les époques de l'Histoire ont connues des événement semblables, où un pouvoir en danger a du se montrer implacable.

    La mort de César est-elle l'assassinat d'un homme ou l'exécution d'un tyran par ceux qui voulurent sauver la république romaine ?
    La mort de Danton est-elle l'exécution d'un "tiède" comme on disait alors, ou l'assassinat d'un homme qui dérangeait les plans de Robespierre ?
    La mort de Louis XVI est-elle l'assassinat d'un Roi, ou l'exécution d'un traître ?

    On trouvera toujours deux camps pour s'opposer l'un à l'autre dans ces affaires. On trouvera toujours des hommes pour dirent : "Cela fut affreux, mais cela fut nécessaire pour l'intêret du pays."

    Et pourtant, dans les exemples que j'ai cité, nul n'était plus intransigeant que la soeur de Calligula. Nul n'avait à son passif, un passé de comploteur ou d'assassin. Nul n'avait couché avec ses enfants afin d'en faire ses esclaves...

    Il arrive parfois, hélas, que Machiavel ait raison.
    La morale, les bons sentiments, sont parfois un obstacle au réalisme exigés par la politique. "On ne fait pas de politique avec de la morale." disait Malraux... On peut le regretter. Je le regrette... Et comme Monsieur le Procureur, je suis persuadé, j'espère, qu'un jour viendra où cela sera possible.
    Cela ne l'était pas il y a 2000 ans, à l'époque où eurent lieux les faits que nous jugeons aujourd"hui, dans le confort de notre société apaisée.

    Monsieur le Président, Messieurs les jurés,

    Je vous demande de considérer qu'Agrippine fut exécuté pour raison d'Etat, afin d'éviter une guerre civile au peuple romain. Et que par conséquent, Néron a agit en tant qu'Empereur et non en tant que fils. Il n'y a donc, dans ce cas, ni matricide, ni assassinat.
    Robinson
    Robinson
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    Message par Robinson Lun 17 Oct - 22:34

    Pourrait-on m'informer sur la législation en court durant le règne de Néron ? est-ce que l'empereur avait doit de vie ou de mort sur les tout citoyen romain ? Si oui, devait-il en référer à un tiers avant d'ordonner une exécution ?
    Duc Leto
    Duc Leto


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    Message par Duc Leto Lun 17 Oct - 23:04

    Je ne suis hélas pas en mesure de vous donner des renseignements précis sur le sujet.
    Il y avait des procès publiques, et des sentences, comme dans toutes les sociétés organisées. La sentence la plus souvent décidée était l'exil...
    Mais les aveux étaient souvent obtenus sous la torture.
    On est loin, trés loin des moeurs actuels...

    Quoiqu'il en soit, Néron ne pouvait risquer un procès contre Agrippine.
    D'une part parce que s'en prendre à sa propre mère aurait nuit à sa popularité auprès du peuple. D'autre part parce qu'en tant que fille de Germanicus, son aura était grande sur les généraux romains, dont la plupart désaprouvaient la volonté de Néron de cesser les conquêtes extérieures (j'en parlerai dans ma plaidoirie finale).

    L'exécution devait donc être discrète.
    D'où la volonté de la maquiller en ayant recours au stratagème du bateau coupé en deux.
    Jehol Konmael
    Jehol Konmael


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    Message par Jehol Konmael Mar 18 Oct - 1:19

    Non l'empereur ne disposait pas de droit de vie et de mort sur le peuple. Il agissait dans un cadre très légalisé ou les tribunaux prononçaient facilement la peine de mort
    L'empereur avait droit de vie et de mort sur les gladiateurs, sur les esclaves, sur les traîtres ou sur ses ennemis car soit il n'avait pas affaire à des hommes libres, soit il s'agissait de punir l'indignité.
    C'est pourquoi l'empereur cachait ses meurtres et les faisaient réaliser par des tiers. D'ailleurs souvent le peuple se fâche de voir la dégénérescence qui affecte la cour de l'empereur.
    Duc Jehol


    Dernière édition par Jehol du Pont de l'Aven le Mar 18 Oct - 11:58, édité 1 fois
    Jehol Konmael
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    Message par Jehol Konmael Mar 18 Oct - 1:24

    Monsieur le Président

    Demain, si vous le permettez, je m'efforcerai de conclure cette mise en accusation par la présentation du dossier de l'incendie de Rome et je conclurai définitivement.
    Duc Jehol
    Robinson
    Robinson
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    Message par Robinson Mer 19 Oct - 11:03

    Duc Leto a écrit:Quoiqu'il en soit, Néron ne pouvait risquer un procès contre Agrippine.
    D'une part parce que s'en prendre à sa propre mère aurait nuit à sa popularité auprès du peuple. D'autre part parce qu'en tant que fille de Germanicus, son aura était grande sur les généraux romains, dont la plupart désaprouvaient la volonté de Néron de cesser les conquêtes extérieures (j'en parlerai dans ma plaidoirie finale).
    Dois-je comprendre que Néron n'a pas voulu entamer de procès pour son confort de popularité personnel, et qu'il ne souhaitait pas se mettre à dos les généraux ? Ou c'est moi qui ai mal interpréter ce passage ? Merci de m'éclairer d'avantage.


    Jehol a écrit:D'ailleurs souvent le peuple se fâche de voir la dégénérescence qui affecte la cour de l'empereur.
    Duc Jehol
    Comment le peuple pouvait connaitre les agissement impériaux quand les historiens ne sont pas eux-même aux faits exacts de ces actes ?
    Duc Leto
    Duc Leto


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    Message par Duc Leto Mer 19 Oct - 11:27

    Robinson a écrit:
    Duc Leto a écrit:Quoiqu'il en soit, Néron ne pouvait risquer un procès contre Agrippine.
    D'une part parce que s'en prendre à sa propre mère aurait nuit à sa popularité auprès du peuple. D'autre part parce qu'en tant que fille de Germanicus, son aura était grande sur les généraux romains, dont la plupart désaprouvaient la volonté de Néron de cesser les conquêtes extérieures (j'en parlerai dans ma plaidoirie finale).
    Dois-je comprendre que Néron n'a pas voulu entamer de procès pour son confort de popularité personnel, et qu'il ne souhaitait pas se mettre à dos les généraux ? Ou c'est moi qui ai mal interpréter ce passage ? Merci de m'éclairer d'avantage.

    Comme en France, au temps béni des rois, il était mal vu à Rome de faire couler le sang impérial. Les romains étaient polythéistes et superstitieux. Agrippine avait été impératrice, elle était la mère de l'Empereur. Son procès aurait été vécu comme un drame par le peuple romain.
    De plus, Néron n'avait aucun gout pour les conquêtes, qui ruinaient l'Empire. L'expansion de Rome avait cessé de part sa propre volonté. Il envisageait même déjà à cette époque d'offrir leur indépendance aux grecs (ce qu'il fit plus tard).
    Or, la guerre était pour les généraux romains, l'occasion de se couvrir de gloire, puis d'entrer au sénat et de caresser l'espoir d'accéder au pouvoir suprême, comme César avant Néron, et comme Galba après lui. Lorsqu'un pouvoir génait trop les généraux, on retrouvait généralement l'Empereur assasiné dans un couloir du palais, ou empoisonné après un repas offert par un "ami".
    Agrippine était la fille de Germanicus, Général romain et héros de Rome.
    Elle était à même, et elle l'avait fait savoir, de retourner les légions contre son fils. Un procès lui aurait permis d'avoir une tribune et d'inciter à une révolution de palais.

    Monsieur le Procureur le reconnait lui même : "L'empereur avait droit de vie et de mort sur les gladiateurs, sur les esclaves, sur les traîtres ou sur ses ennemis car soit il n'avait pas affaire à des hommes libres, soit il s'agissait de punir l'indignité."

    Agrippine agissait en traître et en ennemi. Il s'agissait donc de punir l'indignité... Mais elle se croyait intouchable du fait de son statut d'ancienne impératrice et de mère de l'Empreur. D'où la nécessité d'agir discrétement.

    Je n'ai pas besoin de souligner qu'à titre personnel, je réprouve cette situation.
    Mais c'est là un jugement moral, tenu par un homme du XXIème siècle, à la culture judéo chrétienne.
    Néron vit dans une société qui a d'autres codes. Et doit agir en conséquence...
    Jehol Konmael
    Jehol Konmael


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    Message par Jehol Konmael Mer 19 Oct - 12:52

    Robinson a écrit:
    Jehol a écrit:D'ailleurs souvent le peuple se fâche de voir la dégénérescence qui affecte la cour de l'empereur.
    Duc Jehol
    Comment le peuple pouvait connaitre les agissement impériaux quand les historiens ne sont pas eux-même aux faits exacts de ces actes ?
    Il serait totalement erroné de juger de la Rome du premier siècle avec la vision d'un homme de 20 siècles plus tard.
    Il existe des historiens qui sont capables d"identifier et d'analyser la grandeur et la décadence romaine:
    Les Romains, accoutumés à se jouer de la Nature humaine dans la personne de leurs enfants et de leurs esclaves, ne pouvaient guère connaître cette vertu que nous appelons humanité.
    D’où peut venir cette férocité que nous trouvons dans les habitants de nos colonies, que de cet usage continuel des châtiments sur unemalheureuse partie du Genre humain ? Lorsque l’on est cruel dans l’état civil, que peut-on attendre de la douceur et de la justice naturelle ?

    On est fatigué de voir dans l’histoire des Empereurs le nombre infini de gens qu’ils firent mourir pour confisquer leurs biens. Nous ne trouvons rien de semblable dans nos histoires modernes. Cela, comme nous venons de dire, doit être attribué à des mœurs plus douces et à une religion plus réprimante ; et de plus, on n’a point à dépouiller les familles de ces sénateurs qui avaient ravagé le monde. Nous tirons cet avantage de la médiocrité de nos fortunes, qu’elles sont plus sûres : nous ne valons pas la peine qu’on nous ravisse nos biens.

    Le peuple de Rome, ce que l’on appelait plebs, ne haïssait pas les plus mauvais empereurs. Depuis qu’il avait perdu l’empire, et qu’il n’était plus occupé à la guerre, il était devenu le plus vil de tous les peuples ; il regardait le commerce et les arts comme des choses propres aux seuls esclaves, et les distributions de blé qu’il recevait lui faisaient négliger les terres ; on l’avait accoutumé aux jeux et aux spectacles. Quand il n’eut plus de tribuns à écouter ni de magistrats à élire, ces choses vaines lui devinrent nécessaires, et son oisiveté lui en augmenta le goût. Or Caligula, Néron, Commode, Caracalla, étaient regrettés du peuple à cause de leur folie même : car ils aimaient avec fureur ce que le peuple aimait, et contribuaient de tout leur pouvoir, et même de leur personne, à ses plaisirs

    Il est plus facile de parler de la décadence d'une lignée que d'évoquer les faits cachés d'un seul homme. Il est plus facile d'évoquer les multiples exemples de décrépitudes d'une époque que de témoigner de ce qui se passait dans la couche de Néron.
    A cette époque pas de "journalistes" des écrivains qui par leur implications dans la politique sont à la fois juges et partis
    Des tyrans qui offraient au peuple selon son envie de jeu et d'oisiveté pour se faire bien voir et régner
    Voila en fait l'environnement de Néron que nous pouvons connaître mieux que nous le connaissons lui.
    Duc Jehol
    Kargl
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    Message par Kargl Mer 19 Oct - 16:31

    La question n'est pas si néron a t'il oui ou non moralement droit de tuée ça mére m'ai si a l'époque l'empereur a le droit de tuée qui il souhaite

    Monsieur l'assesseur j'ai répondu non à cette question! Voir ci-dessus
    Duc Jehol
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    Message par Robinson Mer 19 Oct - 18:01

    C'est effectivement ce que je j'essaie de démêler. Merci de l'avoir formulé.

    REPONSE:J'ai déjà répondu ci-dessus à la question posée par Monsieur l'assesseur.
    Aucun empereur n'avait droit de vie et de mort sur un citoyen de Rome. La République et la démocratie existaient déjà!! La culture Grecque était très influente
    L'empereur d'ailleurs ne règne pas seul . Néron fut flanqué d'un autre César car l'empire est tellement grand qu'il faut se partager les rôles. Mais raconter toute l'histoire de Rome c'est réécrire les 16 volumes des annales de Tacite
    :D :D
    Duc jehol
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    Message par Jehol Konmael Mer 19 Oct - 18:26

    Monsieur le Président
    Messieurs les assesseurs

    Néron n’aimait pas Rome et rêvait de la remodeler, Cela fait-il d’un homme un incendiaire ?

    C’est peut-être dans l’incendie de Rome que le rôle de Néron est le plus ambigu et seul un voyage dans le temps pourrait nous éclairer

    Deux choses sont cependant certaines :

    • En 64 il y a déjà 31 ans que Jésus Christ est mort sur la croix en Palestine. Sa parole a fait des adeptes mais ce n’est à Rome qu’une secte qui vient de naître. Ils n’existent pas à millier et ne constituent pas pour Néron la menace que la légende veut bien dire. D’ailleurs le peuple romain était-il capable de faire le partage entre les diverses sectes juives de cet an 64. Néron se cherche on dit qu’il préfère la déesse syrienne Atargatis à la Mère Primordiale.
      D’ailleurs il est impossible de retrouver la moindre sanction votée contre les chrétiens qui seront condamnés pour crime un siècle plus tard.

    • Il faut rappeler qu’en 58, l'apôtre Paul, arrêté dans le temple de Jérusalem est accusé de susciter la rébellion du peuple juif. Il passera deux ans en prison, jusqu’en 59 ou 60. Transféré à Césarée, gouvernée par Festus, il demande à être jugé à Rome en tant que citoyen romain, et fait appel à l’empereur. Cela démontre une confiance dans l’empereur puisqu’on fait appel à sa justice. Les témoignages prouvent que l’apôtre à eu raison puisqu’à Rome en 62 on l’autorise à prêcher: « Paul demeura deux ans entiers dans une maison qu’il avait louée. Il recevait tous ceux qui venaient le visiter, prêchant le royaume de Dieu » . Paul semble satisfait de son sort puisqu’il écrit de Néron :« j’ai de tout et en abondance » et qui se termine ainsi: « les frères qui sont avec moi vous saluent. Tous les saints vous saluent, particulièrement ceux de la maison de César. » (Epître aux Philippins 4: 21-22)
    Ces deux faits son incontestables. Doit-on en déduire que Néron a succombé à la bonté ? Qu’il est devenu un chrétien charitable ?

    D’abord il faut dire que c’est l’influence de son amie Acté l’esclave
    affranchie qui l’a semble-t-il ouvert àla nouvelle doctrine.

    Ensuite Néron n’est pas un tyran unique à cette époque féconde en catastrophes, ensanglantée de combats, déchirée par les séditions, cruelle même durant la paix: quatre princes tombant sous le fer; trois guerres civiles, beaucoup d'étrangères, et souvent des guerres étrangères et civiles tout ensemble; des succès en Orient, des revers en Occident; l'Illyrie agitée; les Gaules chancelantes; la Bretagne entièrement conquise et bientôt délaissée; les populations des Sarmates et des Suèves levées contre Rome. En Italie des calamités nouvelles ou renouvelées après une longue suite de siècles; des villes abîmées ou ensevelies sous leurs ruines, dans la partie la plus riche de la Campanie. les cérémonies saintes profanées; l'adultère dans les grandes familles; la mer couverte de bannis; les rochers souillés de meurtres; des cruautés plus atroces dans Rome: noblesse, opulence, honneurs refusés ou reçus, comptés pour autant de crimes, et la vertu devenue le plus irrémissible de tous; les délateurs, dont le salaire ne révoltait pas moins que les forfaits, se partageant comme un butin sacerdoces et consulats, régissant les provinces, régnant au palais, menant tout au gré de leur caprice; la haine ou la terreur armant les esclaves contre leurs maîtres, les affranchis contre leurs patrons; enfin ceux à qui manquait un ennemi, accablés par leurs amis.

    C’est dans ce contexte que Rome est désolée par le feu qui consume les temples les plus antiques. 3 quartiers sur quatorze de cette ville de 800000 habitant, disparaissent complètement en
    fumée. On dit que l’on voit alors des hommes s’employer plus à l’incendier qu’à la défendre et qu’ils usent de menace contre ceux qui veulent arrêter le feu.
    On se rappelle avoir vu Néron au sommet de son palais chantant, accompagné à la lyre, la ville de Troie disparaissant dans les flammes. La rumeur rappelle que Néron détestait la vieille architecture de Rome et qu’il voulait en raser l’essentiel pour faire la ville moderne qui porterait son nom. Bref l’empereur de théâtre devient l’empereur théâtral devant l’incendie de sa ville.

    Bien sûr la réalité dit aussi tout ce qu’il fit pour aider à reloger les victimes , les secourir , leur distribuer des subsides. Mais la rumeur enfle : C’est Néron le coupable !!

    Monsieur le Président, en est-il incapable ? Sa rencontre avec le christianisme naissant en a-t-il fait « Saint Néron » comme l’écrira l’écrivain JC PICHON ? L’apôtre Paul l’a-t-il converti ?

    Il est clair que l’empereur attendait la prodigieuse nouveauté de la parole de Jésus…et quelle parole apportée par son apôtre Paul: « … comme un maître architecte, j’ai posé les fondements: un autre bâtit dessus. Seulement,que chacun prenne garde à la manière dont il construit. En fait de fondement, personne ne peut en poser d’autre que celui qui a déjà été placé:Jésus-Christ. Si maintenant sur ce fondement, on bâtit avec de l’or, ou de l’argent, ou des pierres précieuses, ou du bois, ou du foin, ou du chaume, l’ouvrage d’un chacun sera manifesté… Si l’ouvrage construit résiste, l’ouvrier recevra sa récompense. Si son ouvrage est consumé, il la perdra. Quant à lui, il sera sauvé, mais en passant en quelque sorte par le feu. » (1ère épître aux Corinthiens 3 : 10-15)

    Ou encore cette parole qui pourrait être prémonitoire : « Si quelqu’un parmi vous se prend pour un sage, à la manière de ce siècle, qu’il se fasse fou, afin de devenir sage. »(1ère épître aux Corinthiens 3 : 18)

    L’incendie de Rome ne fut-il pas folie d’un homme paradoxal qui en profitera pour construire son rêve « la maison dorée » ou JC PICHON affirme: « J’ai vu ou j’ai cru voir des figures et des ombres où je reconnaissais les contours esquissés des premiers symboles chrétiens: des poissons et des palmes; et, dans la salle des mosaïques, le sentiment qui me tenait était exactement celui que j’avais ressenti dans les plus anciens lieux de la chrétienté. »

    Nous pourrions dès lors croire que Néron est devenu Chrétien si Paul n’avait pas réprouvé la parodie de la foi, la folie mystique qui pousse Néron à se présenter comme Dieu.

    En 66, Néron ferme les portes du temple de Janus, symbole de la guerre. Mais il demande à son ami Tiridate qu’il a fait roi d’Arménie de l'initier à la doctrine du Dieu Mithra. Un Dieu
    solaire comme Jésus dont on l'a peut être trop vite fait un adepte!!

    Certes en 68, il prend aux riches pour donner aux pauvres, et les esclaves, les affranchis tiennent le haut du pavé. Mais il les enrôle dans des cohortes bizarres, qui s’ajoutent aux Augustiani. En 68, après le long voyage en Grèce – pendant lequel il osa confier le consulat à Hélius, un affranchi -, il crée un corps de prêtres de la mer.

    Est-ce là provocation de sage ou actes de fou qui prépare son trône divin ?

    A l’extérieur, la révolte gronde, menée par Vindex, Galba, Othon, Rubrius Gallus. Mais l’empereur se contente de perfectionner ses orgues hydrauliques ; Vous y voyez de la sagesse ou de la folie aveugle?

    Voilà l’ambiguïté de cet homme, Monsieur le Président, qui au fond ne croit à rien qu’à lui même et qui transforme tout en décisions grotesques par rapport à la culture de l’époque, décisions qui nous paraissent sensées aujourd’hui mais qui alors n’avaient aucune racine humaniste.

    Il règne comme un maître pour devenir un Dieu. Ce qui peut donner alors une autre image de cet homme déclamant au milieu de l’incendie de Rome tout à la folie de son rêve

    Alors Monsieur le Président, Néron a-t-il fait incendié Rome. Tout le laisse penser mais le « tout » n’est là que spéculatif.

    En revanche avait-il intérêt à le faire pour construire la ville de ses rêves , une ville où l’ouvrier est fier car il manie la truelle de Dieu, comme il l’a compris de Paul ?
    Je répondrais "oui" à cette question

    Etait-il conscient de ses actes ou en état de démence?
    Je répondrai : "incontestablement dément"

    Pour conclure sur mes accusations Monsieur le Président, je crois avoir apporté suffisamment d’éléments en l’absence de preuve certaines, pour retenir :
    ·


    • qu’il a assassiné Britaniccus qui a 14 ans lui faisait de l’ombre surtout s’il prenait fantaisie à sa mère Agrippine de le soutenir contre lui. Je crois que les preuves ne sont pas suffisantes et les textes précis pour s’arrêter sur la nature du poison et sur son efficacité pour faire pencher la balance de la responsabilité vers autrui ·
    • qu’il a assassiné sa mère même si celle-ci constituait un danger pour l’empereur. Sa mère s’est battu depuis sa naissance pour qu’il règne en prenant le risque que l’oracle se confirme. L’oracle visait-il Néron ?
    • Qu’il a pu, par démence, et incompréhension des paraboles de l’apôtre Paul et sa recherche de l’architecture idéale pour une « Rome » qui porterait dorénavant son nom, faire incendier la ville. Cela n’en fait pas une monstre car il est impossible qu’il ait fait tuer des milliers de Chrétiens qui n’existaient pas déjà à Rome. Mais ce ne peut faite un empereur réhabilité pour autant. Montesquieu a écrit : « On pourrait appeler Caracalla, non pas un tyran, mais le destructeur des hommes : Caligula, Néron et Domitien bornaient leurs cruautés dans Rome ; celui-ci allait promener sa fureur dans tout l’univers. » Ce ne sera peut-être qu’une nuance anecdotique pour le Tribunal alors que pour tout est dit dans cette sentence. Néron n’est même pas assez grand pour être un criminel , mais il fut assez petit pour tuer ses proches et ses contemporains. Laissons le à l’histoire où il assumera éternellement … sa taille ! Ce seront là mes derniers mots.
    Le Duc JeHol Konmael
    Procureur[/b]


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    Message par Duncan Idaho Mer 19 Oct - 19:18

    Jehol Konmael a écrit:
    Paul semble satisfait de son sort puisqu’il écrit à Néron :« j’ai de tout et en abondance »[/i] et qui se termine ainsi: [i]« les frères qui sont avec moi vous saluent. Tous les saints vous saluent, particulièrement ceux de la maison de César. » (Epître aux Philippins 4: 21-22)

    Vous pouvez m'expliquer d'ou vous tenez que l'Epître aux Philippiens est une lettre à Néron ?
    Jehol Konmael
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    Message par Jehol Konmael Mer 19 Oct - 19:59

    Pardonnez mon erreur de plume. J'ai voulu dire "...puisqu'il écrit de Néron" ...(j'ai corrigé, merci!)
    Tout ce que j'ai cité en italique est emprunté au livre "Saint Néron" de Jean-Charles PICHON qui a écrit une excellente plaidoirie pour la réhabilitation de Néron . J'ai repris là et ré-agencé une argumentation autour d'un Néron "christianisé" dont je n'ai fait bien sûr que des reprises synthétiques car je ne me suis pas donné comme objectif de faire une thèse ...mais de vous apporter en quelques pages u échantillon culturel des diverses opinion sur le sujet qui nous intéresse.
    Mais je l'ai dit dès le départ je suis moins expert que la défense qui travaille le sujet depuis 10 ans. J'espère seulement avoir été suffisamment pertinent pour tenir dans ce procès correctement mon rôle ...qui n'est qu'un rôle de "composition" , comme dirait un élève!!! :D:D:D
    Puis-je vous avoir intéressés!
    Duncan Idaho
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    Message par Duncan Idaho Mer 19 Oct - 20:52

    Merci d'avoir rectifié.
    Il me semble qu'il parle de ses concitoyens Romains, mais si vous voulez que Paul parle de Néron...C'est votre interprétation ou celle de Jean-Charles PICHON ?
    Je ne rentre pas dans le débat, ce n'est pas mon rôle.


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    Message par Duc Leto Jeu 20 Oct - 0:03

    Monsieur le Président, Messieurs les jurés,

    Donc, comme mon honorable confrère, je vous parlerai de l'incendie de Rome, qui est le fait que nous jugeons, puis de l'Empereur lui même afin de terminer ma plaidoirie.

    Je ne chercherai pas à faire de Néron un "Saint", et pour ma part, je tiens l'ouvrage de Monsieur Pichon comme un éclairage intéressant, mais peu convainquant. La vérité, celle que je défends, se trouve entre Pichon et Tacite. Je ne demande pas à la cour une réhabilitation totale et complète de Néron, je demande que justice lui soit rendue sur les trois points dont nous débattons et qui ont contribué à en faire un monstre aux yeux de l'Histoire.
    Or, Néron n'est ni un Saint, ni un monstre.
    C'est un homme qui ne souhaitait pas devenir empereur, mais qui le devint.
    C'est un homme qui eut été médiocre, mais qui eut parfois des éclairs de génie et des élans du coeur qu'il nous faut aujourd'hui reconnaître.
    C'est un homme qui, à l'instar de TOUS LES EMPEREURS ROMAINS a commis des crimes impardonables, mais qui tenta sincérement d'apporter le bonheur à son peuple et d'élever la culture et les arts à un degrès que Rome n'avait jusqu'alors pas connue.

    L'incendie de Rome, donc...

    Maître du Pont de l'Aven nous dit : "Il en était capable !!!" Oui, Maître. Et il en avait le pouvoir... Comme Napoléon III (le petit) a eu le pouvoir de raser Paris pour y construire les boulevard imaginés par le Baron Hausman.
    Oui, Néron avait ce pouvoir, et révait de bâtir une Rome nouvelle. Et sans doute vit-il en l'incendie de sa ville une occasion inespérée de parvenir à ses fins. Ce qui explique sa joie, et ses chants devant le grand incendie.

    Mais Néron n'a aucune raison de détruire une ville qu'il n'a lui même cessé d'embellir depuis le début de son règne. Et il peut à tout moment détruire et reconstruire par des moyens légaux la ville dont il estle maïtre.

    De plus, au moment de l'incendie Néron se repose à la campagne, à Antium.
    Dès qu'il apprend la nouvelle, il se précipite à Rome et organise les secours... Serait-il parti de Rome, s'il avait conçu la destruction de sa ville ? Cela ne tient pas...

    Les propres possessions de l'Empereur sont touchées par l'incendie. Là encore, on peut s'étonner que Néron détruise ce qu'il a mis longtemps à bâtir et qui fait sa fierté...

    Alors... Qui ? Pourquoi ?

    De nombreux historiens accusent aujourd'hui les chrétiens. La thèse est plausible, dans la mesure où le christianisme de l'époque n'est pas celui d'aujourd'hui. Le Dieu de paix et d'Amour que nous connaissons aujourd'hui passe aux yeux des romains de l'époque pour le dieu qui libérera les esclaves. Et on est loin de l'image d'épinal transmise par Quo Vadis... Mais aucune preuve sérieuse ne peut être apportée pour étayer cette accusation.
    Il est établi par contre, que Rome a déjà connu de nombreux incendies, et en connaîtra beaucoup par la suite.
    Parce que Rome est une ville aux rue étroites et sales, parce que les constructions sont en bois, et qu'elles sont chauffées à l'aide de braséro. Parce qu'enfin on y vend sur le marché des huiles et de nombreuses autrs matières inflammables.
    Nous sommes en juillet 64. EN JUILLET... Et à Rome, en juillet, il fait chaud... Et les incendies prennent courament sur le marché... C'est une thèse. Comme les autres, on n'a là-dessus nulle preuve... Au moins n'accuse-t-elle personne. Au moins est-elle probable. Plus en tous cas que celle de Néron l'incendiaire...

    Rien ne pouvant être prouvé contre Néron dans cette affaire, je vous demande une fois encore, de le laver de cette accusation.

    J'en arrive à ma plaidoirie finale, qui sera courte...

    Néron n'est pas un Saint.
    Il a commis des crimes, dont l'assassinat d'Octavie, sa première femme. Une innocente... La seule sans doute de son entourage. L'assassinat (accidentel celui là) de Poppée, sa seconde épouse, elle même capable de toutes les perfédies.

    Les premières années de son règne furent bonnes, car il s'appuyait sur les conseils de Sénèque et Burrus.
    - Il créa l'indemnité parlementaire qui insuffla au Sénat une bouffée salutaire de démocratie, en permettant aux forces vives de Rome, de participer à la politique de l'Empire.
    - Il donna son indépendance au peuple grec.
    - Il fit cesser les guerres d'expensions qui étaient si ruineuses pour Rome.
    - Il donna à son peuple "du pain et des jeux". On a beaucoup critiqué cette formule... Mais aujourd'hui, dans nos nations civilisées certains doivent aller mendier leur pain aux "resto du coeur". Du pain et des jeux, en ce temps là, ce n'est pas rien !
    - Il réforma les jeux du cirques. Il substitua peu à peu les combats de gladiateurs par les courses de chars, les concours de poèsie, et les pièces de théâtre. Afin d'apporter les arts et la culture à toutes les classes sociales.
    Comme l'élite romaine se moquait de ces ambitions, il conduisit lui même des chars, et déclama lui même des poèsies dans l'arêne. Y poussant également les notables qui ne s'adonnaient à ses réjouissances qu'au sein de leur palais...
    - Il reconstruisit Rome après l'incendie, et en fit une magnifique cité.

    Il commis des fautes aussi. Il ne serait pas sérieux de le nier.
    Sa politique humaniste et libérale déplaisant fortement aux généraux et aux sénateurs non réélus, des complots fleurirent, qui furent réprimés. Mais ces complots terrorisèrent l'Empereur qui alors repporta toute sa confiance sur le chef des prétoriens : Tigelinus.
    Ce dernier devint l'homme fort de l'Empire. Il inventa de toutes pièces certains complots, et Néron signa les arrêts de mort sans plus écouter personne d'autre que son favori. Ainsi périrent Sénèque, Burrus et Pétrone...

    Les dernières années du règne furent tragiques.
    Néron sombrant peu à peu dans la démence, composant des vers et chantant accompagné de sa lyre, tandis que Tigelin faisait exécuter tous ceux qui tentait de raisonner l'Empereur. Alors les légions romaines réglèrent l'affaire...

    En découvrant, étudiant, et me passionnant pour l'histoire de cet homme au destin si extraordinairement tragique, je me suis pris d'affection pour lui. Et je me suis posé pour la première fois la question de la solitude du pouvoir... D'un pouvoir dont Néron ne voulait pas...

    Je vous demande donc, afin qu'il ne reste de son règne que des vérités vérifiables, et qui le placent ainsi parmi les bons empereurs de Rome, de le laver aujourd'hui des accusations dont nous avons débattues.

    - Meurtre de Britanicus : Non coupable (Aucune preuve n'existe, et d'autres thèses sont recevables)
    - Assassinat d'Agrippine : Non coupable (il s'agit d'une exécution)
    - Incendie de Rome : Non coupable (Aucune preuve n'existe, et d'autres thèses sont recevables)


    J'en ai terminé.
    Merci de m'avoir écouté...
    Robinson
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    Message par Robinson Jeu 20 Oct - 0:40

    Bien, les débats du procès sont donc terminés. Je vais donc demander à mes deux assesseurs de me donner leur avis par MP, ensuite nous les confronteront et rendrons un verdict.
    Nous sommes Jeudi 20, nous nous prononcerons dimanche 23 dans la soirée.
    Merci à vous tous d'avoir participé à ces débats.

    le président du tribunal.
    Robinson
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    Message par Robinson Ven 21 Oct - 23:49

    La cour ayant délibéré, je prononcerais donc comme prévu le verdict dimanche 23 vers 21h00. Le temps de relire d'une traite l'ensemble du procès afin de ne rien négliger.
    Merci à vous tous pour ce travail.
    Messieurs les assesseurs, Monsieur le procureur, vous êtes invité à venir poster ici: https://sainte-croix.forumgratuit.org/t107-les-encaissements
    en postant ce message: [ Je poste ce message afin d'encaisser 30 écus pour mon rôle de procureur/juge dans le procès de Néron contre l'Histoire ]
    Vous avez jusqu'à samedi soir 22h00 pour le faire.

    Cordialement
    Kargl
    Kargl


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    Message par Kargl Sam 22 Oct - 13:17

    faite donc

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