PIRATE : (du grec "peiratès")
Le pirate est un complet hors la loi. Toutes les nations le pourchassent, il les attaque toutes. Il arrivait souvent en temps de paix que des flibustiers deviennent tout simplement des pirates. Mais beaucoup préfèrent devenir planteurs ou fermiers... en attendant la prochaine guerre!
S'il est pris, on le pend haut et court. Haut pour que tout le monde le voit, et court pour économiser de la corde!
Mais ce n'est pas un homme "sans foi ni loi" (ci-après
Contrat d'une partie de chasse entre Bartholomew et ses pirates)
Il a une loi très protectrice de ses hommes:
I . Chaque pirate pourra donner sa voix dans les affaires d'importance et liqueurs fortes nouvellement prises, à moins que la disette n'oblige le public d'en disposer autrement, la décision étant prise par vote"
II. Les pirates iront tour à tour, suivant la liste qui en sera faite, à bord des prises et recevront pour récompense, outre leur portion ordinaire de butin : une chemise de toile. Mais s'ils cherchent à dérober à la compagnie de l "."'argenterie, des bijoux ou de l'argent d'une valeur d'un ducca, ils seront abandonnés sur une île déserte. Si un homme en vole un autre, on lui coupera le nez et les oreilles et on le déposera à terre en quelque endroit inhabité et désert."
"
III. Il est interdit de jouer de l'argent aux dés ou aux cartes."
"
IV. Les lumières et les chandelles doivent être éteintes à huit heures du soir. Ceux qui veulent boire, passé cette heure, doivent rester sur le pont sans lumière."
"
V. Les hommes doivent avoir leur fusil, leur sabre et les pistolets toujours propre et en état de marche."
"
VI. La présence de jeunes garçons ou de femmes est interdite. Celui que l'on trouvera entrain de séduire une personne de l'autre sexe et de la faire naviguer déguisée sera puni de mort."
"
VII. Quiconque déserterait le navire ou son poste d'équipage pendant un combat sera puni de mort ou abandonné sur une île déserte."
"
VIII.
Personne ne doit frapper quelqu'un d'autre à bord du navire ; les querelles seront vidées à terre de la manière qui suit, à l'épée ou au pistolet.
Les hommes étant préalablement placés dos à dos feront volte-face au commandement du quartier-maître et feront feu aussitôt. Si l'un d'eux ne tire pas, le quartier-maître fera tomber son arme. Si tous deux manquent leur cible, ils prendront leur sabre et celui qui fait couler le sang le premier sera déclaré vainqueur."
"
IX. Nul ne parlera de changer de vie avant que la part de chacun ait atteint 1 000 livres. Celui qui devient infirme ou perd un membre en service recevra 800 pièces de huit sur la caisse commune et, en cas de blessure moins grave, il touchera une somme proportionnelle."
"
X. Le capitaine et le quartier-maître recevront chacun deux parts de butins, le canonnier et le maître d'équipage, une part et demie, les officiers une part et un quart, les flibustiers une part chacun."
"
XI. Les musiciens auront droit de se reposer le jour du Sabbat. Les autres jours de repos ne leur seront accordés que par faveur."
Dans la légende le drapeau noir est indissociable de la piraterie: Mais était-il noir ou rouge? Le pavillon noir –« le Jolly Roger « : le pavillon de la peurSa première apparition fut signalée en 1700, par le capitaine du Her Majesty's Ship attaqué au large de Santiago de Cuba par un pirate français du nom de Emmanuel Wynne. Ce dernier arborait un pavillon noir avec tête de mort, tibias croisés et sablier, symbole du peu de temps restant à l'adversaire pour prendre une décision de combattre ou se
rendre. Le crâne et les tibias sont le symbole de la mort lequel fut utilisé par quelques armées européennes au XVe siècle avant que les pirates reprennent cette " idée ".Le drapeau pirate appartient à l’origine, à l’autre famille de pavillons, celle des pavillons dits « de signaux » , servant à communiquer visuellement entre navires. Ces pavillons, utilisaient, et utilisent toujours, un code connu de tous et basé sur l’association de couleurs.
Dans le langage de l’époque, ce n’est donc pas le noir seul mais l’association des deux couleurs noires et blanches qui comptait et qui servait à annoncer aux vaisseaux qu’ils étaient sur le point de se faire aborder. Ce pavillon n’était d’ailleurs pas un pavillon synonyme de mort car il laissait au contraire à l’équipage un court laps de temps pour choisir de se rendre sans résistance et éviter le bain de sang.
Cette notion de temps, symbolisée sur les drapeaux par un sablier blanc
On imagine mal les bateaux pirates voguant fièrement sous pavillon noir.
Annoncer longtemps à l’avance leurs intentions d’abordage et laisser le temps aux navires de fuir ou de s’organiser n’aurait pas été très productif. C’eut été fairplay certes, mais les pirates ne sont pas connus pour avoir tous été de parfaits gentlemen. Ils ne hissaient ce pavillon qu’au dernier moment, quand ils le hissaient.
Le drapeau qui, lui, était synonyme de mort et de désolation n’était ni blanc ni noir mais rouge. Il signifiait que l’heure n’était plus à la reddition
Le Jolly Roger n’était hissé – quand il l’était – qu’au tout dernier moment, juste avant de passer à l’attaque. La plupart du temps, les pirates voulaient bénéficier de l’effet de surprise et tout leur était bon pour s’approcher au maximum de leur future victime sans éveiller les soupçons, y compris de s’habiller en femmes ou d’utiliser des navires marchands... Il était donc hors de question de hisser le pavillon noir avant d’être certain que l’ennemi ne pouvait plus s’échapper.En mer, les pirates n’arboraient généralement aucun drapeau et lors d’une rencontre avec un autre bâtiment ils hissaient le pavillon d’une nation «amie» pour endormir la méfiance. Et puis il ne faut pas oublier que le Jolly Roger ne fut pas utilisé par les pirates avant le début du XVIIIe siècle, c’est-à-dire plus d’un siècle après l’apparition de la flibuste. Les flibustiers ne l’ont donc probablement jamais connu; ils arboraient simplement les pavillons de la nation de laquelle ils avaient commission. La première trace attestée d'un pavillon à tête de mort provient semble-t-il d'un journal anonyme d'une expédition en mer du Sud (océan Pacifique) qui eut lieu entre 1686 et 1694. Le drapeau était alors rouge et fut utilisé à terre contre les Espagnols.Plus tard, à partir du début des années 1700, il semble que chaque capitaine pirate avait son propre pavillon à tête de mort, personnalisé à souhait en utilisant les symboles emblématiques de la profession: os et squelettes pour la mort, sabres et poignards pour le combat et la force, sablier pour le temps qui passe. En témoigne le récit de Basil Ringrose, fin XVIIe, qui nous en donne un exemple lorsque les 330 hommes des capitaines Coxon, Harris, Sharpe, Cooke et Sawkins, formèrent sept compagnies pour traverser l'Isthme de Panama, chacun ayant son pavillon personnel : «Tout d'abord, le capitaine Bartholomew Sharp avec sa compagnie avait un drapeau rouge, avec un tas de rubans blancs et verts. La deuxième division dirigée par le capitaine Richard Sawkins, avec ses hommes avaient un drapeau rouge rayé de jaune. Les troisième et quatrième, dirigée par le capitaine Peter Harris, avait deux drapeaux verts, sa compagnie étant divisé en deux plusieurs divisions. Le cinquième et sixième, dirigée par le capitaine John Coxon, qui avait une partie de Alleston et des hommes
Mac-Kett se sont joints à la sienne, a fait deux divisions ou sociétés, et chacun d'eux avait un drapeau rouge. Le septième a été dirigée par le capitaine Cook, Edmund avec des couleurs rouges rayés de jaune, avec une main et l'épée de son dispositif. »Généralement taillés dans de l’épaisse toile et confectionnés à grands points par les voiliers du bord, ces pavillons étaient grossiers et simplissimes.
Leur fonction étant surtout de terroriser l’adversaire, la valeur esthétique n’avait donc pas trop d’importance... Le pavillon noir .. et blanc était-il rouge ?En fait on sait très peu de choses sur ce pavillon, pas même l’origine de son nom. On pense – mais rien n’est moins sûr – que Jolly Roger est une altération du français «joli rouge», de par la couleur employée pour le drapeau servant à signifier «pas de quartier». Il est exact que dès 1694 l’Amirauté britannique imposa à ses corsaires l’utilisation du Red Jack, un pavillon rouge avec l’actuel Union Jack dans le coin supérieur gauche.
En 1714, la fin de la guerre de succession d’Espagne rendit illégale la chasse aux Espagnols et de nombreux marins Anglais rejoignirent alors la piraterie. Il est possible que certains gardèrent l’emblème du Red Jack eu égard à sa couleur de sang. Mais quant à savoir pourquoi le mot serait dérivé du français et comment de rouge il passa à noir: mystère!Une chose est sûre: les pirates ne furent certainement pas les premiers à utiliser les symboles du crâne et des os. Déjà dans l’Antiquité, puis dans l’Europe du Moyen Age, on évoquait ainsi la mort dans des catacombes, sur des tombes, dans des cryptes, des temples ou des mausolées. Il est par contre difficile de savoir à partir de quand de tels symboles furent employés comme drapeau signifiant mort et révolte.
Une hypothèse parmi d’autres prétend que la flotte guerrière des templiers de Roger II de Sicile, au XIIe siècle, serait le véritable
précurseur du pavillon à tête de mort. En conflit avec le pape à propos de ses victoires d’Apulia et de Salerno, en 1127, le roi de Sicile aurait mis sur pied une flotte rebelle qui, bien des années plus tard, à la dissolution de leur ordre, s’en serait prise aux possessions de l’Église, arborant la tête de mort et les os croisés en rappel de la croix pattée.